La pauvre avait l'air vraiment perdue et Hirô souhaitait lever tous les malentendus avant que ça ne dégénère. Elle avait l'air de prendre très à cœur la situation mais il ne voulait pas mener d'accusation hâtive contre quiconque ici et maintenant. Tentant de calmer le jeu en faisant des signes posés avec ses mains, il s'adressait à elle en tentant de surmonter la boule de colère en lui. Il ne fallait pas que son jugement soit altéré pour si peu. Pas maintenant.

"Calmez-vous, Matoranga-san, je cherche seulement à comprendre ce qu'il s'est passé. Pouvez vous me dire clairement ce que vous faisiez quand vous êtes arrivée ? Tous les détails que vous pourriez avoir seraient bons à prendre. Veuillez refréner vos ardeurs et ne pas pointer du doigts ceux des autres maisons sans preuve. Quant à votre nom, veuillez m'excuser, j'ai beau travailler ici depuis quinze ans, mon accent japonais pose toujours quelques soucis de prononciation sur les mots étrangers."

Tout comme les étrangers écorchaient le sien. Il avait parfois mal au coeur à force d'entendre des "Irrrro goshi" de la part de certains collègues latins mais tentait d'accepter les soucis de langage de chacun car lui-même en avait. C'est à ce moment que Shimahime rentra dans la pièce avec un pot de détergent dans la gueule. Blasée comme à son habitude, elle déposa son paquet dans les mains de son humain et regarda d'un air moquer la scène qui se déroulait sous ses yeux, prête à souligner la moindre remarque qu'elle pourrait exploiter à son avantage.

Un conflit avec des ignis qui aurait mal tourné ? C'était tout à fait probable. Voilà ce qui arrivait quand on se prenait pour un justicier et qu'on ne prévenait pas les adultes ! Aaah, la jeunesse. Cette période où l'on croit que ce qu'on fait n'a un impact que sur nous-même. Hirô remercia Hime en pensée pour son aide et acquiesça à l'idée de photographier le mur dans l'objectif d'avoir une preuve tangible. Seulement voilà, Hirô et la technologie, c'était pas encore tout à fait ça et il ne pensa pas immédiatement au téléphone glissé dans sa poche dans le but d’immortaliser cet instant. Sa réponse sceptique était en soit assez comique quand on savait que le problème n'existait pas.

"C'est une très bonne idée, Matoranga-san, mais je n'ai malheureusement pas d'appareil photo sur moi pour immortaliser cet instant et je crains qu'il ne se passe de nouveaux événements incongrus si je m'en vais en chercher un dans la foulée. Dans tous les cas, je parlerai de tout cela avec le directeur, je pense qu'il serait peut être préférable de fermer définitivement l'accès à cette pièce sacrée si on commence à la dégrader."

Il était déçu des élèves qui avaient pu causer tout cela. Il y en avait comme Kali qui venaient juste apaiser leur esprit, d'autres qui venaient vouer un culte aux futurs oeufs, dans tous les cas cette pièce était un emblème de l'académie. C'était un sanctuaire saint que personne n'avait jamais osé blasphémé de la sorte. Que ce soit elle ou pas qui en soit la cause, ça ne pouvait pas resté impuni.