Quelle bonheur était-ce ? Quelle heure était-il ? L'heure du ménage ? Quelle heure divine ! Elle commençait à cinq heure du matin et finissait à vingt deux heures, du lundi au dimanche, pendant les vacances scolaires et les jour fériés. Et quand on sait qu'on doit travailler, on sourit, c'est le pied ! Hirô, souriant, avec son son balais et sa serpillière sous le bras, se rendait à la chambre suivante. A cette heure là, normalement,t out le monde était en cours ! Sauf quand il y avait des gens malades ou qui séchaient... Que ce soit les professeurs ou les élèves, il n'était pas si rare qu'Hirô se retrouve nez à nez avec le propriétaire de la chambre qu'il lavait. Aujourd'hui, c'était chez les Ventus qu'il rencontrait un nouvel occupant ! Comme la dernière fois ? Pas grave, ils sont drôles les Ventus, des vrais piles à bonheur ! Mais pas des piles à travail... En voyant le jeune homme, le concierge afficha un grand sourire nigaud.

"Bonjour ! Je viens pour le nettoyage des chambres ! Faites comme si j'étais pas là, j'en aurai normalement pas pour trop longtemps !"

Chez les Ventus, la notion du temps se comptait toujours avec modération. Contrairement aux Terras et aux Aquas, les Ventus et Ignis étaient vraiment bordéliques...

L'odeur venait de frapper Hirô de plein fouet. Ça puait. Il eut un léger haut le cœur avant de se reprendre en essayant de ne pas se concentrer sur l'odeur de la bile et des relents de nourriture. Aider un peu ? Hirô était sidéré, ce n'était pas d'aide dont il avait besoin mais d'explications ! Puis il vit le jeune oleign ainsi torturé, couiner et se débattre furieusement contre la main qui tentait de l'étouffer avec une cruauté rarement vue auparavant ! Il lâcha tout son matériel et se précipita sur le jeune homme.

"Mais enfin vous êtes malade !? Lâchez cet oleign, vous ne voyez pas que vous lui faites mal ?"

Shimahime, toujours à l'entrée de la salle, refusait d'entrer à cause de l'odeur. Elle projeta cependant sa volonté dans la pièce pour s'inquiéter de l'état de l'oleign qui était le seul à l'entendre.

"Tu n'as pas l'air bien. Donne moi l'autorisation et je m'assurerai que ton humain ne recommence plus jamais ça."

Elle lui envoya son désir de lui manger le bras, sermonnée par Hirô qui avait compris ses intentions. Elle disait ça d'un air léger et moqueur mais le concierge savait qu'elle ne plaisantait toujours qu'à moitié sur ces choses là.

Malade ? Ha ? Ah ben oui... Ca paraissait logique maintenant. L'odeur, le médicament, la présence pendant les cours... Hirô perdait vraiment son sang froid rapidement ces derniers temps quand les oleigns étaient concernés ! Il mit quelques secondes à se ressaisir en se relevant d'un air gêné. Il avait vraiment une tête de gros nigaud avec son sourire maladroit.

"Ah oui... Désolé, c'est juste que vu de l'extérieur, avec les couinements de votre oleign, la scène ne paraissait pas aussi... Hum, sereine. Ne vous en faites pas pour moi, on va aérer cette pièce pour faire évacuer les mauvaises odeurs ; il n'est pas bon de laisser les microbes macérer comme ça toute la journée ! Ce serait mauvais pour votre prince de marbre et de cuivre. Et vous avez l'air d'en avoir besoin également, vous avez mauvaise mine tous les deux ! Reposez vous et laissez moi faire ! "Gôshi-san" s'occupe de tout !"

Shimahime riait intérieurement, ignorant la petite colère de l'oleign malade. Dans la tête d'Hirô, c'était comme s'il ne s'était rien passé. Il ramassa son balais et commença à ranger les affaires qui traînaient par terre comme une maman trop propre.

Nouveau jet de vomi. Ce satané virus était contagieux comme pas deux et Hirô s'empressait de faire circuler l'air pour tuer les bactéries en suspension dans l'air. Pas question de laisser un seul foyer à microbes intact ! Comment ça "quoi ? Il ne va pas aider le jeune homme ?" Ben non ! Il vomit ! Il n'allait pas lui mettre les doigts au fond de la gorge pour l'aider ! Par contre, il irait appeler l'infirmière et l'aide soignante aux oleigns dès qu'il aurait fini sa tournée. Comment ça "han ! Il y va même pas directement quoi !" Ben non ! C'est qu'une gastro, ça se soigne en bouffant du riz et en renforçant la flore intestinale ! Il fallait qu'il prévienne par convention mais il n'y avait pas besoin d'être médecin pour savoir que le seul conseil à donner était "repose toi et bois du cola". Chose qu'il fit d'ailleurs.

"Cessez donc de vous entêter, jeune homme, vous ne vous ferez que du mal. Allongez vous tous les deux, couvrez vous bien le ventre et gardez la bassine à côté de vous. En fait, donnez la moi avant que je parte, je vais la vider et la rincer pour que vous puissiez l'utiliser plus tard sans être trop gêné par l'odeur. Je vais continuer à ranger en attendant... Mon dieu... Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ? Vous avez des mites ? Tout est rongé dans ce coin !"

Il n'avait pas réfléchi à l'élève dont il était en présence. Dans des circonstances moins troublées, il se serait souvenu du numéro de chambre mais là, il avait tout oublié...

Passer plus tard ? Plus tard après le ménage des chambres des Ignis ? Des Terras ? Non non, pas question pour Hirô de changer son planning pour un malade ! Surtout que sa présence ne risquait en rien de dégrader son état. Et puis bon, c'est pas comme s'il y avait des gens quand il passait d'habitude ! Faire les choses seul avait toujours été une routine dont il ne savait trop se passer. Il profiterait de la présence pour papoter si elle le désirait mais ne forcerait en rien l'individu à s'intéresser à lui. D'ailleurs il s'était approché du lit et s'était accroupi lorsque le ventus se souvint de sa présence.

"Hey, ce n'est pas la peine de culpabiliser, mon bonhomme. C'est mon métier tout comme ton devoir est d'étudier ici et actuellement de te reposer. Installez vous bien, je changerai les draps demain matin pour que vous soyez à l'aise."

Comme un père protecteur, il bordait les deux jeunes en posant une main chaleureuse sur leur tête. Shimahime profita du moment pour intervenir dans la tête de l'autre boule de poils, passant sa tête dans l’entrebâillement de la porte.

"Si ton humain te vomit dans les poils, appelle moi pour que j'assiste à la scène où il devra te laver. Du moins, si tu arrives à supporter le contact et la sensation de déjection sur ta chair."

Moqueuse et dégoûtée, elle projetait des images mentales assommantes afin d'épuiser davantage l'oleign vert et gris. Avec tout ça, il n'aurait bientôt plus le choix de dormir pour guérir. Oui, les méthodes de la tigrée étaient brutales mais elles étaient surtout efficaces.

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