La corvée du siècle: faire des machines de linges.
Parce que là, ça s'impose. C'st vraiment pas la joie dans mon armoire et j'ai honte en regardant la montagne de linge sale qui moisit dans mon panier à linge. J'ai pris bien trop de retard pour encore accumuler ne serait-ce qu'une chaussette de plus. Alors j'enfile des chaussures, sans faire les lacets, puis je sors avec mes culottes sous le bras. Façon de parler bien sur...

Dans la laverie, ça sens toujours une odeur de lessive et de propre. Un espèce de parfum entêtant qui medonne mal à la tête. Je prie pour finir vite mais c'est pas gagné. Je fais ma première machine, je met en route. Y a pas grand monde alors j'en profite pour me caler devant la machine, assise. Sauf que je pensais pas qu'une machine en route, ça pouvait être aussi... Hypnotisant.
Du coup, je m'endors, comme un joli petit bébé.

Complètement endormie, je rêvais de choses assez oniriques, de fées, de papillons et de lessive. Sauf que mon rêve féérique était en train de virer au cauchemar. Allez savoir pourquoi, mon esprit torturé avait commencé à transformer les papillons en monstres diaboliques certains que manger mon cœur et mes reins ( dafuck ?! ) était la meilleure idée qui soit.

De l'extérieur, je donnais certainement un spectacle pitoyable fait de gémissements et de mouvements incohérents. Puis pouf ! Réveil en sursaut. Bien sur, Koyu avait eu la bonne idée de se placer juste devant moi, me faisant reculer de façon ridicule jusqu'à allez me taper la tête dans une autre machine.

"Aïe... Aïe... Aïe..."

Je me tenais maintenant dans un coin de la laverie, en position foetale, la tête entre les mains et les larmes au yeux. Pathétique.

Je sentais la douleur lancinante se propager dans toute ma tête.

"Bordel, ça fait mal !"

Parler ne ralentirait pas la poussée de la bosse énorme que je sentais naître sur ma tête. Koyuki me regardait, de loin, visiblement inquiète. Mais je n'avais aucune envie qu'elle vienne me voir. Je me frottais nerveusement la tête, reprenant peu à peu mon calme habituel.

"Nan, ça va, merci. Pas de quoi s'inquièter."

Je sourit légèrement puis je grimaçais sous l'effet de la douleur. La tête du mec ne m'étais pas inconnu mais je savais qu'il n'était pas un membre de ma maison. En revanche, la jeune fille était une parfaite étrangère. Ce qui me fit m'interroger.

"Ouais, c'est ça - dis-je au mec - C'est moi. Toi je sais que ça commence par un "T" mais là je dois t'avouer que j'ai du mal à réfléchir."

Je me relevais doucement, en veillant à ne pas retomber. Tu t'es fait mal Charlie ?' Je ne prenais même pas la peine de répondre à Koyu, trop honteuse de ma réaction. Puis je penchais la tête de côté, pour voir la fille :

"Merci à toi aussi d'ailleurs."